Il faut remonter aux années 20 pour voir apparaître les premières cabines photographiques
automatiques. Le succès est immédiat et les raisons en sont simples : accessible à tous,
bon marché,
le procédé est automatisé, quelques minutes et quelques pièces suffissent
pour repartir avec son
portrait.
Avec le photomaton, la photographie a atteint le stade ultime de l'automatisation,
le
photographe disparaît, ne subsiste que le photographié.
Le processus imaginé propose une cabine
exiguë qui incite à poser de face,
à se tenir droit, le visage centré. L'absence de décor, le fond
uniforme,
le cadrage serré, rudimentaire et l'éclairage neutre ont pour objectif d'uniformiser
et
d'offrir une représentation la plus proche du réel, au-delà de toute prétention
esthétique. Mais le
procédé est également bien vite détourné de son usage commercial.
Seul ou à plusieurs, à l'abri des
regards, on prend la pose, on s'amuse, on grimace,
on se met en scène, on se fabrique son portrait,
son autoportrait.
|